Femmes en affaires Emmanuelle Legault : briser un plafond de verre dans une industrie en crise
Montréal est depuis quelques années la première ville en Amérique pour l’accueil d’évènements internationaux, et c’est beaucoup grâce au Palais des congrès. Mais l’industrie traverse la pire crise de son histoire, tout est à redéfinir. Et c’est à Emmanuelle Legault, première femme à la tête du Palais des congrès de Montréal, que revient la mission de relancer l’institution qui reçoit normalement 1 million de congressistes par année.
Vous étiez vice-présidente de Tourisme Montréal, avez-vous déposé votre candidature pour devenir PDG du Palais, ou est-on venu vous chercher ?
Des chasseurs de têtes et les membres du conseil d’administration faisaient des recherches et mon nom est sorti souvent en raison de mon expérience dans l’industrie, puis de ma connaissance de Montréal et du milieu des affaires. Ils appréciaient aussi mes compétences en marketing et en nouvelles technologies pour promouvoir le Palais et la destination. Il faut dire aussi que je suis une amoureuse de Montréal. J’y suis née, j’y ai toujours habité, excepté pour trois années passées à Vancouver.
Avant d’accepter le mandat, avez-vous douté ? Est-ce que des mentors vous ont encouragée à accepter ce défi ?
Si on m’avait demandé à 20 ans si j’allais un jour devenir PDG du Palais des congrès, j’aurais répondu que non ! Cela dit, je suis très fière de ce que j’ai accompli ces dernières années, et lorsque l’occasion s’est présentée, je n’ai pas douté. Je suis une fille de défis. Lorsqu’une belle occasion se présente et que je sais que je peux créer de la valeur et que l’expérience me fera grandir, je n’hésite pas à la saisir. Je n’ai jamais eu de mentors officiels, mais j’ai toujours échangé beaucoup avec mes collègues et patrons. Il y a aussi plusieurs femmes qui m’inspirent, comme Isabelle Hudon [présidente et cheffe de la direction de BDC], Sophie Brochu [PDG d’Hydro-Québec], Manon Brouillette [cheffe de l’exploitation et nouvellement PDG de la division consommateurs de Verizon, géant américain des télécommunications] et Kamala Harris [vice-présidente des États-Unis].
Comment avez-vous atterri dans l’industrie touristique ?
J’ai étudié en communication et en publicité. J’ai travaillé dans les industries alimentaire, bancaire, de la mode et en publicité. J’étais directrice de comptes chez Sid Lee, et Tourisme Montréal était mon client. Je suis tombée amoureuse de cette industrie. Tourisme Montréal m’a approchée et j’ai fait le saut.
Quelles sont vos priorités au Palais ?
Le premier défi à relever est de prévoir l’avenir. Il faut se projeter post-pandémie pour voir ce que le client voudra et repenser les évènements en conséquence. Puis, il y a le défi de la mobilisation des employés. Ils assurent le succès de notre organisation. Le Palais s’en sort assez bien parce qu’il a continué à tenir certaines activités pendant la crise, notamment des évènements numériques. Mais il reste qu’au sortir de cette pandémie, tout le monde est un peu fatigué et se demande où il s’en va. Nous voulons que nos employés se sentent valorisés. Nous avons besoin d’eux pour la reprise.
Après trois mois en poste, avez-vous déjà un accomplissement dont vous êtes fière ?
Il y aura une deuxième cohorte du Lab évènementiel qui permet à des organisations de se joindre au Palais pour offrir aux clients des services qui sortent de l’ordinaire. Nous avons aussi une deuxième cohorte du programme de transformation évènementielle où nous invitons les clients à créer davantage de valeur ajoutée pour leurs évènements afin d’inciter les gens à venir y assister. Ces initiatives sont nécessaires pour bien prévoir l’avenir.