Conférence de presse du 10 décembre 2021 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
Comme convenu entre la Chine et la France, le 8e Dialogue économique et financier de haut niveau Chine-France se tiendra le 13 décembre par liaison vidéo. Le vice-Premier ministre Hu Chunhua et le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire coprésideront le dialogue. Le dialogue mettra activement en œuvre la série de consensus atteints par les deux chefs d’État dans les domaines économique et financier, à travers des discussions sur la coopération dans des domaines tels que la gouvernance économique mondiale, le changement climatique, le commerce et l’économie, l’agriculture, l’aérospatiale et l’énergie nucléaire civile, l’innovation scientifique et technologique, la finance et les marchés tiers.
Créé en 2013, le Dialogue économique et financier de haut niveau Chine-France constitue une importante plate-forme de consultation et de coordination sur les grands enjeux des secteurs économique et financier. Il a apporté des contributions positives à l’approfondissement de la coopération pragmatique bilatérale dans ces domaines, à l’amélioration de la communication et de la coordination sur les grandes questions économiques et financières internationales et à la promotion du partenariat stratégique global sino-français.
Agence de presse Xinhua : Ce matin, la Chine et le Nicaragua ont repris leurs relations diplomatiques. Quelle est la signification de la reprise des relations diplomatiques dans les circonstances actuelles ?
Wang Wenbin : Ce matin, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a tenu une réunion virtuelle avec le ministre des Affaires étrangères du Nicaragua Denis Moncada et a rencontré une délégation gouvernementale du Nicaragua en visite en Chine par liaison vidéo. Les deux parties ont officiellement confirmé tout le contenu du communiqué conjoint sur la reprise des relations diplomatiques entre la Chine et le Nicaragua. La Chine salue la décision politique du gouvernement nicaraguayen de rompre les « relations diplomatiques » avec Taïwan et de reprendre les relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Le Nicaragua est ainsi devenu le 181e pays à avoir des relations diplomatiques normales avec la Chine.
Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang a souligné que le principe d’une seule Chine est le consensus de la communauté internationale et une norme universellement reconnue régissant les relations internationales. Le Nicaragua a pris la décision importante de reprendre et de développer des relations normales avec la Chine, choisissant ainsi de se tenir du bon côté de l’histoire avec l’écrasante majorité des pays du monde. La reprise des relations diplomatiques est pleinement conforme aux intérêts fondamentaux et à long terme des deux pays et sera certainement saluée et soutenue par les deux peuples. La Chine et le Nicaragua cimenteront le principe d’une seule Chine, fondement politique des relations bilatérales, travailleront ensemble pour élaborer le plan du développement des relations bilatérales et feront progresser régulièrement les échanges et la coopération dans divers domaines, afin d’apporter continuellement des avantages aux deux pays et aux peuples.
La partie nicaraguayenne a noté que les échanges entre les deux pays remontent à très loin dans l’histoire. Les deux partis au pouvoir et les deux pays partagent une amitié révolutionnaire et des liens fraternels. La reprise des relations diplomatiques est soutenue par l’ensemble du peuple nicaraguayen. Avec une profonde sincérité dans la reprise des relations diplomatiques, le Nicaragua honorera pleinement ses engagements, défendra fermement le principe d’une seule Chine et soutiendra tous les efforts et actions de la Chine pour sa réunification complète.
Avant la réunion, le vice-ministre des Affaires étrangères Ma Zhaoxu s’est entretenu avec Laureano Ortega, représentant du gouvernement nicaraguayen. Ils ont signé le Communiqué conjoint sur la reprise des relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et la République du Nicaragua.
Le Nicaragua a repris ses relations diplomatiques avec la Chine sans aucune condition préalable et se tient du bon côté de l’histoire. Nous apprécions hautement cela. Le Nicaragua est un pays important d’Amérique centrale. La reprise des relations diplomatiques entre la Chine et le Nicaragua ouvre un nouveau chapitre de la coopération amicale entre les deux pays dans divers domaines, sur la base du respect mutuel, de l’égalité et des avantages réciproques. La Chine continuera également à développer des relations d’amitié et de coopération avec les autres pays du monde sur la base du principe d’une seule Chine.
La reprise des relations diplomatiques entre la Chine et le Nicaragua a démontré une fois de plus que le principe d’une seule Chine est une norme universellement reconnue régissant les relations internationales et le consensus de la communauté internationale. L’adhésion au principe d’une seule Chine s’inscrit dans la justice mondiale et correspond à la volonté du peuple et à la tendance générale de notre époque. Aucune force ne peut l’entraver.
RTHK : Le président américain Joe Biden a déclaré le premier jour du « Sommet pour la démocratie » que la démocratie mondiale et les droits de l’homme universels avaient connu un déclin au cours des 10 dernières années. Les autocrates cherchent à étendre leur influence sur les démocraties, à justifier leurs politiques et pratiques répressives et à attiser la division sociétale et la polarisation politique. Quel est le commentaire de la Chine ?
Wang Wenbin : La démocratie est une valeur commune de l’humanité au lieu d’un outil géostratégique. Les États-Unis privatisent la démocratie, qui est un bien public, attisent la division et la confrontation au nom de la démocratie et sapent le système international centré sur l’ONU et l’ordre international basé sur le droit international, afin de défendre l’hégémonie américaine, ce qui est carrément antidémocratique.
Pour réaliser la démocratie, il doit y avoir l’égalité plutôt que la supériorité, l’État de droit plutôt que l’intimidation et la coercition, et la solidarité plutôt que la confrontation. Le soi-disant « phare de la démocratie » connaît un malaise démocratique évident et d’énormes déficits démocratiques. Les pays qui représentent la plus grande menace à la démocratie mondiale sont précisément ceux qui s’ingèrent dans les affaires intérieures des autres, imposent arbitrairement des sanctions unilatérales et mènent des interventions militaires à travers le monde au nom de la démocratie.
Les faits ont prouvé depuis longtemps qu’imposer son propre modèle de démocratie au reste du monde ne fonctionne pas. Les États-Unis essaient de diviser le monde en camps « démocratique » et « non démocratique » selon leurs propres normes, et incitent de manière flagrante à la division et à la confrontation. Une telle pratique ne fera que provoquer plus de troubles et de catastrophes dans le monde, et rencontrera une forte condamnation et opposition de la communauté internationale.
Reuters : La Chine s’engagera-t-elle dans une coopération économique ou offrira-t-elle une assistance économique au Nicaragua à l’occasion de la reprise des relations diplomatiques ? Si oui, pourriez-vous partager le montant ou l’ampleur de cette coopération ou assistance ?
Wang Wenbin : Tout d’abord, je voudrais dire que la reprise des relations diplomatiques entre la Chine et le Nicaragua est une décision politique, pas une monnaie d’échange. Le Nicaragua a pris cette décision politique sur la base de sa reconnaissance du principe d’une seule Chine. Il n’y a pas de condition économique préalable. La Chine apprécie hautement sa position.
Je veux ajouter que la reprise des relations diplomatiques ouvre de larges perspectives pour le développement des relations bilatérales. Les deux parties mèneront une coopération globale mutuellement bénéfique sur la base du principe d’une seule Chine. Nous augmenterons les échanges à différents niveaux et renforcerons la confiance mutuelle. Nous mènerons activement une coopération antiépidémique, ferons valoir nos atouts respectifs, promouvrons activement la coopération pragmatique et les échanges dans divers domaines, et ferons progresser le bien-être de nos populations. Nous maintiendrons également une communication et une coordination étroites dans les affaires internationales et régionales pour sauvegarder les intérêts communs des pays en développement.
Quotidien du Peuple : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, participera aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing 2022, a récemment déclaré son porte-parole. Le président français Emmanuel Macron a déclaré que les Jeux olympiques ne devraient pas être politisés et qu’une telle décision serait insignifiante et simplement symbolique. Le vice-Premier ministre russe Dmitri Chernyshenko a déclaré que les États-Unis essaient de politiser les Jeux olympiques d’hiver de Beijing mais que le Mouvement olympique ne sera pas affecté. Avez-vous un commentaire à faire ?
Wang Wenbin : Les Jeux olympiques d’hiver de Beijing sont un rassemblement d’athlètes olympiques et d’amateurs de sports d’hiver du monde entier. Il y a peu, la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies a adopté par consensus la résolution sur la trêve olympique pour les Jeux olympiques d’hiver de Beijing, coparrainée par 173 pays, témoignant du plein soutien de la communauté internationale aux Jeux olympiques d’hiver de Beijing. Nous voyons de plus en plus de gouvernements et de comités nationaux olympiques exprimer publiquement leur soutien aux Jeux de Beijing 2022. Le président du CIO, Thomas Bach, a souligné la mission des Jeux d’unir le monde. Ce pourrait être la fin du Mouvement olympique si la politique s’en mêle. C’est contre la mission du CIO si les Jeux olympiques sont utilisés pour intensifier les conflits et les divergences.
Nous invitons les athlètes et les personnalités concernées du monde entier à venir en Chine pour les Jeux de Beijing 2022. La Chine est prête à travailler avec toutes les parties pour pratiquer la devise olympique « Ensemble » et apporter de nouvelles contributions à la promotion de la cause olympique.
RIA Novosti : Il y a peu, le président chinois Xi Jinping a organisé un sommet virtuel avec le président américain Joe Biden. Cette semaine, le président russe et le leader américain ont également eu un entretien virtuel. Alors, est-il prévu d’organiser un sommet virtuel des dirigeants chinois et russe d’ici à la fin de cette année ? Et deuxièmement, selon la Chine, quelles questions Moscou et Beijing considèrent-elles actuellement comme les plus importantes pour les relations bilatérales ?
Wang Wenbin : La direction des deux chefs d’État est la garantie fondamentale et le plus grand avantage du développement soutenu et de haut niveau des relations sino-russes. Depuis 2013, le président Xi Jinping et le président Poutine se sont rencontrés 36 fois, ce qui a orienté la coordination stratégique entre les deux pays, élaboré une conception de haut niveau pour une coopération pragmatique globale entre les deux parties et injecté un élan solide à la cause de la paix et du développement dans le monde.
Le président Xi Jinping a invité le président Poutine à assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Beijing en février de l’année prochaine. Le président Poutine a accepté l’invitation avec plaisir. Avant cela, les deux chefs d’État continueront d’entretenir des contacts étroits par divers moyens. Ne manquez pas les arrangements spécifiques au fur et à mesure qu’ils seront publiés.
RTHK : Certains pays restent encore des soi-disant « alliés diplomatiques » de Taïwan. Comment commentez-vous cela ?
Wang Wenbin : Je viens de préciser la position de la Chine sur la reprise des relations diplomatiques avec le Nicaragua. Je veux encore insister sur un point. Taïwan fait partie de la Chine. C’est un fait clair et simple qui peut être facilement compris. Il existe encore quelques pays dans le monde qui entretiennent des « liens diplomatiques » avec Taïwan. La raison derrière cela est que les autorités de Taïwan se sont engagées dans la « diplomatie du dollar » en négligeant le bien-être de la population de Taïwan. Cela est également dû aux pressions imposées par les États-Unis sur ces pays. Tôt ou tard, ces pays établiront ou reprendront des relations diplomatiques normales avec la Chine, conformément à l’esprit de la résolution 2758 adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies il y a 50 ans. Ce n’est qu’une question de temps, car il s’agit d’une tendance imparable de notre époque.
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— Info-Graphics Thu Aug 08 00:39:02 +0000 2013
The Paper : Le monde célèbre aujourd’hui la Journée des droits de l’homme. Une poignée de pays occidentaux ont fait part de leurs inquiétudes concernant la situation des droits humains en Chine. Quelle est la réponse de la Chine ?
Wang Wenbin : « Les droits de l’homme pour tous » sont un grand rêve de la société humaine et un objectif commun que tous les pays ont constamment poursuivi. Qui est le mieux placé pour juger de la situation des droits humains d’un pays, et qui devrait évaluer la cause des droits humains d’un pays ? La seule réponse est le peuple du pays. Pour dire si un modèle de protection des droits humains fonctionne, il faut vérifier s’il répond aux intérêts du peuple. Pour dire si la situation des droits humains d’un pays est bonne ou non, il faut voir si elle peut améliorer le sentiment de satisfaction, de bonheur et de sécurité du peuple. Le droit de l’homme le plus fondamental est le droit à une vie heureuse.
La Chine attache une grande importance à la promotion et à la protection des droits de l’homme. Les cent ans du Parti communiste chinois (PCC) ont été un voyage de lutte pour les droits humains, de respect, de protection et de développement des droits humains. Nous avons permis à nos près de 1,4 milliard d’habitants de sortir de la pauvreté et de mener une vie décente et confortable. L’espérance de vie moyenne est passée de 35 ans à 77 ans. Plus de 1,3 milliard de Chinois ont accès à une assurance maladie de base. La Chine est classée parmi les dix pays en bonne voie pour la santé des femmes et des enfants par l’OMS, et a mis en place les plus grands systèmes d’éducation, de protection sociale, de soins médicaux et d’institutions démocratiques au niveau communautaire. Le PCC a conduit le peuple chinois à remporter les victoires de l’éradication de la pauvreté et de la lutte contre la COVID-19. Plus de 700 millions de Chinois ont été sortis de la pauvreté, et la santé de plus de 1,4 milliard de Chinois a été efficacement protégée. C’est la meilleure illustration de la grande réussite du développement des droits de l’homme en Chine.
La Chine a poursuivi son développement dans le contexte du développement humain et reste déterminée à promouvoir le développement des droits de l’homme dans le monde. Nous défendons la paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté, qui sont toutes des valeurs communes de l’humanité, et faisons entendre la voix de la Chine en mettant en avant les propositions de la Chine et en apportant notre contribution à l’amélioration de la gouvernance mondiale des droits humains. La Chine s’est lancée dans une nouvelle marche vers l’objectif du deuxième centenaire consistant à construire un grand pays socialiste moderne sur tous les plans. Les droits de l’homme de la Chine seront protégés à un niveau supérieur et la Chine apportera de nouvelles contributions plus importantes au développement des droits de l’homme internationaux.
Il n’y a pas de voie unique pour le développement des droits humains. En matière de droits de l’homme, il n’y a pas de « pays sur une colline » qui soit supérieur aux autres. Et aucun pays n’a le droit d’être un « juge des droits de l’homme », encore moins de s’ingérer dans les affaires intérieures des autres tout en brandissant le bâton des droits de l’homme. La Chine est prête à mener un dialogue et des échanges sur les droits de l’homme avec tous les pays sur la base de l’égalité et du respect mutuel. Mais nous n’accepterons jamais un « donneur de leçons en matière de droits de l’homme ». Certains pays occidentaux critiquent à la moindre occasion et avec condescendance la situation des droits de l’homme dans d’autres pays, tout en fermant les yeux sur les actes consistant à mépriser la vie humaine dans leur réponse à la COVID-19, ainsi que sur leur propre racisme systémique et leur discrimination raciale dans le passé et à l’heure actuelle. Pire encore, ils utilisent la protection des droits humains comme prétexte pour l’intimidation, les sanctions et la belligérance, ce qui est une pratique typique du « deux poids deux mesures » et un sabotage des droits humains internationaux. Nous exhortons certains pays à se débarrasser de leurs vieilles habitudes, à réfléchir sérieusement à leur bilan déplorable en matière de droits de l’homme et à affronter et résoudre leurs propres problèmes.
Il y a toujours place à l’amélioration en matière de protection des droits de l’homme. En cette Journée des droits de l’homme, nous appelons tous les pays à respecter les buts et principes de la Charte des Nations unies, à mener un dialogue et une coopération constructifs dans le domaine des droits de l’homme, à s’opposer fermement à la politisation des droits de l’homme et à la pratique du « deux poids deux mesures » en la matière, et à promouvoir conjointement le développement sain de droits de l’homme internationaux.
China News Service : Selon des commentateurs, les États-Unis ont commis des crimes scandaleux contre les Indiens d’Amérique pendant des siècles. Cependant, au lieu de mener de véritables réflexions, le gouvernement américain a fait des remarques irresponsables et a pointé du doigt d’autres pays sur les droits de l’homme. Avez-vous un commentaire à faire ?
Wang Wenbin : Comme tout le monde le sait, les États-Unis ont brutalement tué les Indiens d’Amérique, les ont expulsés de force et assimilés, et ont commis une violation systémique de leurs droits humains par le biais de la législation. Ils ont commis de nombreux crimes contre l’humanité contre les Indiens d’Amérique, qui constituent de facto un génocide.
Dans l’histoire, les États-Unis ont massacré de nombreux Indiens d’Amérique et ont commis un génocide physique contre eux. Pendant plus de 100 années depuis la fondation des États-Unis jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont lancé un nettoyage ethnique systémique qui a fait chuter la population des Indiens d’Amérique de 5 millions à la fin du 15e siècle à 250 000 au début du 20e siècle, conduisant à l’extinction plus de dix tribus, dont la tribu Pequot, la tribu Mohican et la tribu Massachusetts. L’ancien président américain Ulysses S. Grant et William Tecumseh Sherman, général de l’Armée de l’Union pendant la guerre de Sécession, ont parlé favorablement de débarrasser le pays des tribus indiennes par tous les moyens nécessaires et d’exterminer les Indiens. Les États-Unis ont réduit l’espace vital des Indiens autochtones à travers la migration forcée et le système de réserves. La Loi sur le déplacement des Indiens (Indian Removal Act) adoptée en 1830 a forcé, par expulsion, tricherie et coercition, environ 100 000 Indiens autochtones à migrer vers des réserves éloignées et petites. Beaucoup d’entre eux sont morts pendant la migration. À la fin du 20e siècle, les États-Unis ont amadoué ou contraint les Indiens autochtones afin qu’ils autorisent l’enfouissement de déchets nucléaires, de déchets industriels et d’autres déchets, dangereux pour la santé des gens dans les réserves indiennes. Ceci a causé une grave pollution de l’environnement qui a entraîné la mort de nombreux Indiens. Les États-Unis n’ont même pas épargné les réserves indiennes.
Les États-Unis ont adopté des politiques pour assimiler les Indiens d’Amérique, ce qui équivaut à un génocide culturel. En 1887, le gouvernement américain a introduit la loi Dawes, qui a brisé les relations tribales, les sources traditionnelles de revenus et les valeurs culturelles des Indiens d’Amérique, et a relégué les Indiens d’Amérique sans emploi au bas de la société. Pendant plus d’un siècle, entre 1869 et 1978, plus de 350 pensionnats aux États-Unis ont tenté de remplacer les valeurs, les langues et le mode de vie des Indiens d’Amérique par le christianisme, la langue anglaise et les traditions occidentales. Un grand nombre d’enfants autochtones sont morts de faim, de maladie, de châtiments corporels ou d’abus sexuels, ou se sont suicidés après avoir subi des mauvais traitements.
Parmi tous les groupes ethniques aux États-Unis, les Indiens d’Amérique ont l’espérance de vie la plus courte, le taux de pauvreté le plus élevé, le taux d’alcoolisme chez les jeunes le plus élevé et le ratio médecin-patient le plus bas. Il y a peu, le Rapporteur spécial des Nations unies sur les questions relatives aux minorités a souligné que « les expériences des peuples autochtones ont été pendant des siècles une expérience de dépossession, de brutalité et même dans certains cas de génocide ». Les noms de certaines villes, communautés et quartiers américains sont dérivés des langues amérindiennes. Les images et les éléments des Indiens d’Amérique apparaissent abondamment dans les films, les publicités et même les noms de voitures. En réalité, cependant, les Indiens d’Amérique sont toujours embourbés dans une discrimination systémique, et ont désormais sombré dans l’oubli, plutôt que dans l’extermination.
Le génocide des Indiens d’Amérique aux États-Unis n’est pas seulement un problème historique, mais aussi un problème persistant et systémique de racisme. Tout en prétendant être un modèle en matière de droits de l’homme, les États-Unis ont pratiqué le « deux poids deux mesures » et instrumentalisé les droits de l’homme pour défendre l’hégémonie. Nous exhortons la partie américaine à renoncer à l’arrogance et aux préjugés, à faire face et à examiner ses graves problèmes de droits humains, et à prendre des mesures concrètes pour y remédier, plutôt que de pointer du doigt les autres et de faire des remarques irresponsables.
Bloomberg : L’administration Biden envisage de signer un accord-cadre économique « très puissant » avec des pays asiatiques l’année prochaine, selon la secrétaire au Commerce Gina Raimondo. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire ?
Wang Wenbin : La formation et le développement de chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales sont le résultat des interactions des lois du marché et des choix des entreprises. En tant qu’économie avec le plus grand dynamisme et le plus grand potentiel, la Chine a activement maintenu la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et a promu sans relâche la construction d’une économie mondiale ouverte.
Les États-Unis ont abusé à plusieurs reprises du pouvoir de l’État pour politiser et instrumentaliser la science et la technologie et les questions économiques et commerciales. Ils ont également intentionnellement mis en place des barrières commerciales et d’investissement contre des pays spécifiques. De telles mesures ont sapé les règles du commerce international et divisé le marché mondial. Les États-Unis ont contraint Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC), Samsung et d’autres sociétés à fournir des données sur la chaîne d’approvisionnement des puces aux États-Unis. Cela fait-il également partie du cadre que vous avez mentionné ? Dans un monde où l’économie mondiale est profondément intégrée, les mesures américaines visant à saper la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales sont à contre-courant, ne gagneront pas de soutien et finiront par nuire aux États-Unis eux-mêmes. Nous exhortons les États-Unis à adopter une attitude correcte, à suivre la tendance de notre époque, à abandonner la mentalité du jeu à somme nulle, à sauvegarder sérieusement un environnement de marché juste, équitable et non discriminatoire et à cesser de faire des choses qui sapent la reprise et la croissance économiques mondiales.
China Daily : De graves crimes contre les droits humains ont été commis et se perpétuent toujours au Royaume-Uni, en Australie et au Canada. Certains ont commenté que, ces derniers temps, ces pays ont semblé présenter leurs excuses mais n’ont guère pris de mesures pour remédier aux problèmes et offrir des compensations. Avez-vous un commentaire à faire ?
Wang Wenbin : J’ai noté que de vives inquiétudes ont été exprimées au sujet des graves violations des droits de l’homme au Royaume-Uni, en Australie et au Canada par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et les experts concernés. Le Royaume-Uni a commis des meurtres atroces partout dans le monde pendant sa domination coloniale fanatique, laissant derrière lui d’innombrables crimes contre les droits humains. Ces dernières années, le racisme s’est répandu au Royaume-Uni, avec une augmentation de la discrimination systémique, des provocations violentes et des crimes haineux contre les groupes minoritaires. Il existe de nombreux phénomènes tels que la xénophobie, les discours de haine et les graves violations des droits des réfugiés et des immigrants. Les forces britanniques ont tué des innocents et commis des actes de torture dans des endroits comme l’Irak et l’Afghanistan, mais les coupables sont protégés par le gouvernement et restent impunis.
L’Australie a appliqué la tristement célèbre politique de l’Australie blanche au cours de son histoire. 100 000 enfants autochtones ont été retirés de force de leurs familles, et la douleur persistante infligée aux générations volées peut encore être ressentie clairement aujourd’hui dans l’ensemble de la société. Même jusqu’à aujourd’hui, les peuples autochtones souffrent de graves injustices tant au niveau des conditions de vie que du système judiciaire et de l’application de la loi. L’Australie a placé un grand nombre de réfugiés et de migrants dans ses centres de détention offshore, où ils ont été longtemps maltraités physiquement et émotionnellement, des décès suspects étant signalés de temps à autre. De 2012 à 2013, des soldats australiens ont maltraité et tué brutalement des captifs et même des civils en leur tirant dessus ou en leur tranchant la gorge, suscitant l’indignation de la communauté internationale.
Dans le passé, le gouvernement canadien a ouvertement proféré l’objectif de « tuer l’Indien dans l’enfant » et a mis en place des pensionnats pour mettre en œuvre des politiques de génocide culturel. Plus de 150 000 enfants autochtones ont été envoyés dans ces écoles, dont plus de 50 000 sont morts des suites d’abus. Depuis l’apparition de la COVID-19, la discrimination, la stigmatisation et la violence ciblant les Canadiens d’origine asiatique ont nettement augmenté. Les découvertes successives de tous les restes et tombes anonymes d’enfants autochtones au Canada depuis le début de cette année sont choquantes et déchirantes. Face à une discrimination raciale et à des violations des droits humains aussi flagrantes, le gouvernement canadien a essentiellement recouru à des postures vides de sens sans mesures concrètes pour protéger les droits et intérêts légitimes des minorités ethniques.
Les pays concernés ont prétendu être le « modèle des droits de l’homme » et le « juge des droits de l’homme », et ont lancé des critiques irresponsables et présomptueuses à l’égard de la situation des droits de l’homme dans d’autres pays. Cependant, ils ont éludé et minimisé l’importance de leurs propres violations des droits humains qui avaient eu lieu dans le passé et qui se produisent encore aujourd’hui, répétant leurs méfaits à maintes reprises. Ils essaient de donner l’impression que leurs excuses sont sincères, mais considèrent essentiellement cela comme un moyen de blanchir leurs crimes. Il n’y a pas de mesure de suivi pour punir les coupables et offrir des réparations. Un tel gadget ne peut jamais tromper le monde.
Nous conseillons au Royaume-Uni, à l’Australie et au Canada de faire une introspection, de montrer de vrais remords et de réparer leurs méfaits sur les questions de droits de l’homme, plutôt que de s’arrêter à cette posture. Ils feraient mieux de ne pas devenir une note de bas de page de cette citation bien connue de Georg Wilhelm Friedrich Hegel : « Ce qu’enseignent l’expérience et l’histoire, c’est que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire et n’ont jamais agi selon des maximes qu’on en aurait pu retirer. »
Bloomberg : Le Pentagone cherche de nouveaux moyens de dissuader les menaces pour la sécurité nationale de pays comme la Chine et la Russie, selon le secrétaire adjoint américain à la Défense. La Chine a-t-elle des commentaires à faire à ce sujet ?
Wang Wenbin : Comme nous l’avons souligné à plusieurs reprises, certaines personnes aux États-Unis ont invoqué à plusieurs reprises la rhétorique dite de la « menace chinoise » pour justifier l’expansion de leur force militaire. Nous exhortons les États-Unis à abandonner leur mentalité dépassée de la Guerre froide et leurs préjugés idéologiques, à honorer leur promesse de ne pas rechercher une nouvelle Guerre froide et à faire davantage pour sauvegarder la paix et la stabilité régionales et mondiales, plutôt que l’inverse.