Lait en poudre. Le chinois Synutra de nouveau en difficulté
Dans un premier temps, la direction de l’usine a invoqué la volonté de Synutra Chine de travailler avec de la poudre de lait datée 2020… Mais, vendredi, elle a annoncé aux salariés que l’entreprise chinoise aurait une dette de 13,5 millions d’euros envers son voisin Nutri’Babig, filiale de la coopérative Sodiaal.
Le contrat qui lie Sodiaal à Synutra est trimestriel et doit être renégocié régulièrement, ce qui n’est, a priori, pas le cas depuis le mois de juillet. Des négociations d’autant plus tendues que, face à la dette de son client, Sodiaal ne lui livre plus de produits. D’où une production très limitée.
Secteur stratégique
Ce n’est pas la première fois que l’entreprise chinoise Synutra est en difficulté. En mars 2019, face aux impayés de son client chinois (30 millions d’euros), Sodiaal, première coopérative laitière française (20 000 sociétaires), avait racheté la plus grande partie de l’usine de Carhaix. Ne laissant à Synutra que la partie conditionnement à destination de son marché chinois.
Sodiaal récupérant, elle, la production de poudre de lait, sous sa marque Nutri’Babig. Et surtout, se dotant immédiatement d’un nouvel outil de poudre de lait, lui permettant de gagner quatre ans dans ses investissements pour ce secteur stratégique du lait infantile.
« Période difficile »
Dans les vœux adressés à ses salariés, en début d’année, Synutra a fait part de ses incertitudes pour l’économie en 2020
et invitait ses salariés à poursuivre les efforts engagés
pour triompher
d’une période difficile
. Depuis octobre, Synutra France n’enregistre quasiment plus d’exportations de lait en poudre infantile vers la Chine. L’usine était à l’arrêt depuis fin décembre. Si l’activité a repris cette semaine pour les salariés, c’est pour une courte durée. Sans doute une semaine. Ensuite, la production devrait de nouveau cesser jusqu’à la fin février.
Coût trop élevé selon Synutra
Le PDG de Synutra, Liang Zhang, a été vu au sein de l’entreprise de Carhaix le 15 janvier. Il refuserait désormais d’acheter la poudre de lait à Nutri’Babig, arguant d’un coût trop élevé. Il aurait également demandé à Synutra Chine de ne plus financer sa filiale française jusqu’à nouvel ordre. Certains services de Nutri’Babig seraient affectés par la baisse d’activité de Synutra.
La direction de Sodiaal note pourtant que le plan de charge de son usine de Carhaix est très satisfaisant
et conforme à [ses] ambitions ». « Nos tours tournent bien, un contexte positif en lien notamment avec la bonne tendance actuelle du marché de la poudre de lait et une demande croissante des différents clients de Nutri’Babig.
En revanche, Sodiaal ne souhaite pas commenter l’actualité de son client
Synutra.
Malgré nos multiples demandes, la direction de Synutra n’a, de son côté, pas souhaité répondre à nos questions.
Partager cet article Lait en poudre. Le chinois Synutra de nouveau en difficultéOuest-France.fr
