Combien de calories brûle-t-on en faisant l'amour ?
Le missionnaire vaut-il la marche nordique ? En termes de plaisir sûrement (avec un avantage pour le premier, soyons honnêtes), mais pas en termes de dépense énergétique. Si vous comptiez sur les câlins pour remplacer votre cours de Body Pump, c’est raté. Le sexe ne vous sera d’aucune utilité pour votre bikini body.
En 2013, des chercheurs de l’Université de Montréal (Canada) ont mesuré la dépense calorique liée à l'activité sexuelle de 21 couples hétérosexuels âgés de 18 à 35 ans. Ils ont ensuite comparé cette dépense à celle d'un jogging de 30 minutes à allure modérée. Les hommes ont en moyenne dépensé 276 calories en une demie heure de course sur tapis (9,2 calories par minute), et les femmes 213 calories. Lors d'un rapport sexuel de 25 minutes, la dépense était de 101 calories (4,2 calories par minute) pour les hommes et de 69 calories pour les femmes. «Cela correspond à deux à trois fois le métabolisme de repos, c’est-à-dire ce que l’on dépense sans rien faire», indique Maxime Saint-Onge, docteur en sciences de l’activité physique à Montréal (Canada).
«Ces mesures ne sont pas très précises car elles ne prennent pas en compte la consommation d’oxygène ou l'orientation du corps qui affecte l'afflux sanguin donc la fréquence cardiaque. Il existe d'autres études montrant que la dépense est inférieure à celle trouvée par l'étude de Montréal», assure le professionnel. Après avoir étudié les différentes conclusions scientifiques sur le sujet, le spécialiste affirme qu'il y a pourtant bien un consensus : le sexe n'est pas une activité très énergivore.
L'équivalent d'une partie de jeu de fléchettes
Cependant, la position, la cadence, l'amplitude du mouvement, notre poids et celui du partenaire, peuvent changer la donne. «Dans la position de l’andromaque, où l'homme est en dessous de la femme, la dépense calorique pour cette dernière peut passer du simple au double, car la femme déplace son poids. Certes sur une distance pas grande, mais tout de même plus qu’en missionnaire», affirme Maxime Saint-Onge.
Même si l'on passe de deux à quatre calories dépensées par minute en soulevant un peu plus les jambes, on est loin des calories dépensées en natation ou course à pied. «On comparera le sexe plutôt à une partie de jeu de fléchettes ou à une tâche ménagère comme le dépoussiérage», souligne le spécialiste de l'activité physique. Une partie de jeu de fléchettes qui vous fait perdre l'équivalent des calories d'une pomme... deux si vous êtes au meilleur de votre forme. Le sexe c'est donc un peu comme le billard : un sport de table ludique, accessible à tous quelque soit sa condition physique.
Heureusement d'ailleurs. Si l'on frôlait la crise cardiaque à chaque coït, il resterait peu de choses de l'humanité. «Pour la survie de l’espèce, le sexe doit être économe en énergie. Plus c’est court et à faible coût énergétique, plus c’est efficace pour l’espèce», explique Maxime Saint-Onge.