Serge Bueno, le bon samaritain du business - Forbes France Serge Bueno, le bon samaritain du business
L’homme d’affaires ayant fait fortune dans la Tech révolutionne le marché de la boisson en poudre en lançant un « label de générosité » boosté par les ventes de ses prestigieux partenaires. Baptisée ‘Smart Good Things’, son entreprise s’engage à reverser 25% des bénéfices à des œuvres solidaires et écologiques. Serge Bueno peut déjà s’enorgueillir d’avoir embarqué dans ce cercle vertueux des acteurs du monde culturel comme The Voice et de la sphère sportive à l’instar du PSG, l’AS Saint-Etienne ou de l’élite du rugby avec le TOP 14. Rencontre entre deux signatures.
« Que ton aliment soit ta seule médecine ! », enseignait Hippocrate quatre siècles avant J.-C. Un adage toujours aussi pertinent au 21ème siècle en ces temps d’épidémies et d’aspirations au bien-être. En France, et ailleurs, les consommateurs ont pris conscience du lien qui existe entre leur alimentation et leur santé, si bien qu’une tendance s’installe dans les comportements avec une inclinaison à interroger le produit histoire de mesurer l’impact sur sa santé. Objectif : réduire le risque de maladies, booster son immunité et/ou à améliorer ses performances physiques, intellectuelles. Aujourd’hui la ménagère de plus de 50 ans, le millennial, le sportif, le bobo ou l’écolo veulent « comprendre » l’étiquette nutritionnelle. Des codes-barres qu’ils passent au crible à grands renforts de technologie via des applications scannant chaque ingrédient. Les attentes sont aussi éthiques et environnementales au nom d’un certain militantisme, d’une conscientisation de plus en plus partagée.
Un « contexte » des plus favorables pour secouer le monde de la boisson non alcoolisée, longtemps resté le terrain de jeu de mastodontes à l’instar de la firme d’Atlanta…Coca Cola pour les non avertis. Le serial entrepreneur, Serge Bueno, a investi le secteur avec une approche disruptive consistant à créer un « label de générosité ». Convaincu que chacun d’entre nous peut révolutionner notre modèle de consommation en faisant de son choix, un véritable acte citoyen vertueux pour la santé, la planète et la société, l’homme d’affaires l’assure : « Nous pouvons tout à fait concilier performance et philanthropie ». Derrière cette noble idée, un business model novateur répondant du nom : Smart Good Things. Plutôt que de devenir un énième acteur dans ce marché encombré, le quinquagénaire ayant fait fortune dans la Tech a choisi de commercialiser ses boissons en marque blanche : « Le principe de Smart Good Things est de s’adosser à des partenaires – dits des ‘ayants droit’ – qui apposent leur marque sur nos compositions innovantes. Un quart du chiffre d’affaires net généré par la vente sera reversé au profit d’actions solidaires en faveur de la communauté. », énonce l’instigateur.
12 années de recherche & développement et 12 millions d’euros d’investissements plus tard, aboutissent à une large gamme de mixtures naturelles et sans sucre prêtes à satisfaire tous les palais. Boissons caféinées façon americano glacé ou café noisette ; thé glacé à la pêche blanche, thé vert au citron ; mocktails au goût de mojito, de bière, de ginger ale ou de pina colado…ou encore des boissons énergisantes, d’autres élaborées comme des boosters du système immunitaire : ce sont près de 28 produits au catalogue dont une centaine d’autres à venir, tous élaborés par une équipe de nutritionnistes et docteurs. Présentés sous forme d’un stick à verser dans de l’eau froide (ou du lait), ces nectars sont le cheval de troie de ce grand marketer qui lorgne sur le très désirable marché des clubs sportifs. Un secteur où les fans sont très friands de produits dérivés en tous genres.
Ce fin communicant – à fleur de peau – quand il s’agit de défendre son projet d’entreprise à impact entreprend un véritable tour de France pour embarquer ces interlocuteurs. Et pas des moindres, Serge Bueno va à la rencontre des dirigeants de la Ligue 1 afin de prêcher la bonne parole. L’AS Saint-Etienne devient son premier partenaire de poids, de quoi conforter l’homme qui a dans le viseur le saint des saints : le PSG. Il sait l’importance de décrocher un deal avec le club de la capitale dont le rayonnement est international…
…Et il eût Ronaldo.
En juin dernier, en pleine conférence de presse, la star madrilène Cristiano Ronaldo a demandé à remplacer son Coca-Cola par de l’eau, repoussant le soda qui lui était proposé. Un geste anodin commenté à l’envi jusqu’à ouvrir un débat sur la place des soft drinks dans notre hygiène de vie. Ce « Coca-Colagate » amplifié par les réseaux sociaux viendra appuyer l’argumentaire de l’entrepreneur. Timing parfait : le PSG le suit en adhérant à son « label de générosité » indexé à la vente de boissons estampillées du logo parisien. A partir de là, la machine médiatique s’emballe. Ce gros coup attire d’autres partenaires prestigieux à l’image de la SACEM (la société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) et de The Voice, le célèbre télécrochet à succès diffusé sur TF1. « Tous ont compris le bien-fondé de ce partenariat win-win. Plus de gens vont connaître mon produit, plus j’ai de chances qu’ils l’achètent et d’augmenter la caisse de générosité. Ce système vertueux se répercute sur le chiffre d’affaires des ayants-droits et sur celui de Smart Good Things. Dans le même temps, il consolide l’image RSE. », se félicite Serge Bueno.
Sa recette gagnante il entend bien la propager aussi au monde de la culture, à celui de la grande distribution, aux collectivités publiques…Des objectifs ambitieux bientôt financés par une levée de fonds de 10 millions d’euros en préparation. « Si nous arrivons à reverser 25% de nos gains, c’est grâce à l’agilité de notre business-model. Dans le détail, nous n’avons pas de bouteilles à produire, ni de matières premières à acheter comme l’eau ou le sucre supposant plus de transport. Nous faisons donc des économies d’échelle. Cette approche innovante nous permet aussi de réduire drastiquement les déchets et l’empreinte carbone. Il est donc possible de dégager 25% du chiffre d’affaires net à la faveur de ce positionnement distinctif. », éclaire ce dernier.
Force est de constater que son discours génère un certain enthousiasme parmi les acteurs du monde sportif et culturel. Mais pas seulement, les institutionnels aussi se retrouvent dans cette personnalité charismatique. Serge Bueno est un business angel engagé qui apprécie de consacrer du temps aux autres à travers des interventions dans les centres d’accueil à caractère social. A ses yeux, il est essentiel d’écouter, d’inspirer, de transmettre aux jeunes malmenés par la vie. « Si je peux juste bouleverser la vie d’un gamin abandonné, résigné ou sur le point de prendre une mauvaise voie, alors je serai riche du bonheur de l’avoir fait. L’argent ne doit jamais être une fin en soi, en tant qu’entrepreneur il faut s’interroger sur le rôle sociétal de son action. Rassembler, réconcilier, réénergiser, voilà ma matrice personnelle. », confie-t-il.
Cette âme sensible n’en oublie pas moins les aînés à qui il espère faciliter le quotidien via un projet de plate-forme de conciergerie à prix démocratique. Le grand âge ou comment bien vieillir chez soi, est un sujet qui l’agite au côté du président du Conseil départemental de la Loire, Georges Ziegler. Ce territoire a été choisi pour être le berceau du lancement de ce projet pilote conçu sur le modèle d’un abonnement. Le principe ? Permettre aux seniors de solliciter des concierges pour se faire assister au quotidien (formalités numériques, se faire livrer ses courses, régler un problème d’intendance, réserver un rendez-vous médical, tchater avec ses petits-enfants…). Des concierges recrutés et formés chez les jeunes en décrochage scolaire et autres personnes éloignées de l’emploi.
À son image, Serge Bueno compte bien donner de sa personne pour faire bouger les lignes dans cet univers aussi.
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