Couple et grossesse : que se passe t-il dans la tête des hommes? - Marie Claire
Par Géraldine LevasseurPartagerEnvoyer par e-mail
Je certifie ne pas envoyer d'e-mail indésirableNous sommes belles enceintes, paraît-il. Parfois, on le sent. D'autres fois, on en doute.Plutôt que de fantasmer sur les pensées de nos partenaires pendant la grossesse, nous avons donné la parole à quatre papas, tous nouveaux ou sur le point de le devenir afin qu'ils nous parlent du couple et de la grossesse.
Ma femme est enceinte : "Son ventre m'attire comme un aimant"
Léon, 35 ans, architecte, marié depuis un an. Sa femme, 40 ans, accouche dans un mois.
Moi. Elle en avait déjà un et n'en voulait pas d'autre. Mais j'en avais très envie, et pour la première fois de ma vie, je me sentais enfin prêt. En six mois, je l'ai convaincue. Son corps qui grossit, c'est magique et émouvant. J'imagine mon enfant à l'intérieur. Je suis sous le charme. Je n'ai aucune crainte devant les kilos qu'elle prend, et je n'ai pas peur qu'elle ne redevienne pas comme avant. Ce n'est pas le genre de femme à se laisser aller.
Il m'attire comme un aimant, j'ai besoin de le toucher. Dans l'espoir de percevoir notre bébé, mais aussi parce que je me sens totalement responsable de cette situation.
Ils sont plus beaux, plus gros, mais je m'en moque complètement. J'aimais bien aussi ses petits seins. J'ai l'impression qu'elle, elle les préfère plus gros. Pour moi, ils incarnent la mère nourricière. Rien de sexuel.
L'idée qu'elle porte cet enfant réduit considérablement mon envie d'elle. Et ne pas la désirer me manque. Je ne sais pas ce qu'elle en pense, car nous n'en parlons pas. Mais je ne sens pas d'élan chez elle non plus.
C'est presque le néant. Nous devons faire l'amour tous les deux mois, et encore... C'est toujours moi qui suis demandeur, et ce moment se passe sans fantaisie. Son ventre me gêne beaucoup. J'ai peur de lui faire mal, de l'écraser, je freine mes ardeurs. Mais je crains que cette retenue ne la «désexcite», elle aussi.
Vidéo du jour :Je suis fidèle, mais le sexe me manque. Oui, je pourrais la tromper, mais ce serait une incartade-minute. Je suis sûr que je me sentirais mal: j'aurais l'impression de profiter de la situation, car elle ne peut pas me tromper enceinte. Soyons franc: si une opportunité se présentait, je sais que je pourrais le faire, alors je fais en sorte d'éviter les occasions.
Je ne suis pas inquiet: la grossesse se passe bien. C'est la suite qui m'affole un peu. Devenir père, organiser notre vie différemment, penser à la nounou, à l'intendance...
Elle a déjà un enfant, j'ai pu l'observer avec son fils. Elle ressent le besoin fondamental de rester femme avant d'être mère.
Ma femme est enceinte : "Pendant la grossesse, je l’ai à nouveau désirée comme jamais"
Luciano, 42 ans, restaurateur, en couple depuis cinq ans, père d’un bébé de 3 mois.
Nous deux. Entre nous, c’est l’amour fou depuis le début. Nous savions bien que cela finirait par la création d’une famille.
C’est assez flippant. Elle a pris 22 kg, et il doit lui en rester une dizaine à perdre. Le sujet est tabou: je lui ai fait une réflexion la semaine dernière, elle n’a pas vraiment apprécié. J’ai hâte qu’elle redevienne comme avant...
Je l’ai trouvé fascinant pendant toute la grossesse. A la fin, j’adorais sentir le bébé bouger, je lui parlais en espérant qu’il me reconnaisse. Ce que je ne savais pas, c’est que le ventre ne disparaît pas dès la naissance.
Ils sont devenus hallucinants. Elle doit faire du 105 D. Mais étant donné qu’elle allaite notre fils, ils ne m’excitent pas du tout, je les vois purement maternels.
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— BsPlayer Thu Sep 03 13:21:34 +0000 2015
Nous avons eu une relation sexuelle dingue lorsque nous nous sommes rencontrés. Ensuite, plus rien; et pendant la grossesse, je l’ai à nouveau désirée comme jamais. Son état m’excitait. Je la trouvais plus belle, plus drôle, encore plus sexy. Peut-être suis-je pervers, mais j’aimais l’idée que cette femme m’appartenait tout entière.
Nous nous sommes éclatés pendant toute la grossesse. Je maîtrisais mes gestes, car j’avais peur de faire mal au bébé, mais j’étais très demandeur. Elle aussi d’ailleurs, sauf à la fin. Moi, j’aurais pu continuer à lui faire l’amour jusqu’à la dernière minute tant cet état de «tout» me comblait. Voir cette femme-mère en extase me bouleversait. Un jour, j’en ai même pleuré. Je ne savais pas qu’une femme pouvait incarner toutes les femmes. Elle m’a bluffé.
J’ai été fidèle durant toute la grossesse. Je n’avais besoin de personne d’autre, elle me comblait. Peut-être que si nous n’avions pas continué à faire l’amour, j’aurais été infidèle... je n’en sais rien. C’est aujourd’hui que je me pose des questions: notre couple est en train de vivre des heures sombres, ma femme me rejette, elle ne s’occupe que du bébé, et son corps me manque énormément. Si une occasion se présente, je sais que je vais faiblir.
Par rapport à mon rôle de père, je n’ai aucune crainte. Je redoutais le moment de l’accouchement, mais ce fut un bonheur tellement intense qu’il a balayé toutes mes angoisses. Aujourd’hui, j’ai peur du bouleversement de notre vie quotidienne: nous ne sortons plus, nous ne recevons plus, toutes les discussions sont axées sur le bébé, et ma femme passe ses journées avec notre fils à son sein. Ce n’est pas très glamour.
Elle est devenue une mère, une super-maman. Lorsque je rentre le soir, elle sent parfois la couche et le Mitosyl. Je le lui ai fait remarquer, elle l’a très mal pris. J’ai peur que ce ne soit pas près de s’arrêter. Je voudrais retrouver ma femme.
Ma femme est enceinte : "C’est vrai que mon désir a baissé"
Antoine, 56 ans, photographe. Sa femme, qui a quinze ans de moins, a une fille, lui un fils. Ensemble, ils ont eu un bébé, il y a une semaine.
C’est surtout elle. Comme j’étais très amoureux, tout était possible.
On ne le voit pas venir, mais de toute façon, je m’en fiche complètement. J’ai déjà aimé des femmes très en chair... C’est plus pour elle que c’était un problème. Je n’ai cessé de la rassurer sur sa beauté, car je sentais qu’elle en avait besoin.
C’est un coffre-fort, une réserve de trésor. La rondeur est toujours attirante pour la main, mais l’idée que mon bébé était à l’intérieur modifiait le sens de ma caresse. Je voulais transmettre de la douceur et de la chaleur, pas du désir.
Plus ronds, plus fermes, plus vivants, plus sensibles... j’aimais les toucher, mais pas plus qu’avant. En revanche, je n’aimais pas les imaginer en organes nourriciers : cette vision rompait tout le fantasme.
Face à ce corps que je sentais soudain moins libre, c’est vrai que mon désir a baissé. Nous avons eu pas mal de discussions à ce sujet – que je n’ai pas aimées, d’ailleurs. Les femmes ont l’air tellement convaincues que l’on est moins désirant pendant leur grossesse que l’on se sent parfois guetté, testé...
Elle avait très envie de faire l’amour, moi pas. Son comportement n’était plus le même : je sentais qu’elle voulait se prouver qu’elle était désirable, ça ne me plaisait pas. Pour moi, ce bébé mystérieux dans le ventre était une tierce personne fragile, il n’était pas question que je me lance dans des assauts effrénés. Elle m’a fait des reproches parce que ce n’était pas comme avant. Non, ça ne pouvait pas l’être.
J’aurais trouvé nul de la tromper. Bien sûr, j’ai manqué de sexe, mais il existe des moyens personnels pour pallier le manque. La fidélité est un gage d’amour, et j’aime cette femme d’un amour absolu.
Elle était déjà mère et ne manquait ni d’intensité, ni de fantaisie, ni de folie. Souvent, les gens pensent que lorsque l’on fait des enfants, la vie perd son sel. C’est faux. J’aime qu’elle soit une mère un peu dingue.
Ma femme est enceinte : "Où est passée la bombe que j’avais rencontrée ?"
Benjamin, 27 ans, coursier, en concubinage avec une femme plus âgée de dix ans. Elle est enceinte de huit mois.
Elle, bien sûr. J’étais amoureux, j’ai dit: pourquoi pas? J’ai eu peur, mais je n’ai pas fait marche arrière, je me sens prêt à être père.
C’est impressionnant. Elle a pris au moins 20 kg, et ce n’est pas très harmonieux. La semaine dernière, j’ai téléphoné à ma mère pour savoir si c’était normal. Elle a voulu me rassurer, mais ça n’a pas marché. Où est passée la bombe que j’avais rencontrée ?
J’adore le toucher, l’embrasser, parler à mon fils. Le miracle de la vie m’impressionne. Quand je flippe sur sa silhouette, je me console en regardant son ventre. Soudain, tout me semble normal: je me souviens qu’elle porte mon petit homme.
Magiques aussi. Ils étaient petits et fermes, ils sont énormes et vivants. J’adore les embrasser. J’aimerais qu’elle les garde ainsi après, mais je ne souhaite pas qu’elle allaite. Ces femmes qui ouvrent leur chemise partout pour nourrir le petit, ça me met mal à l’aise.
Pour désirer une femme, il faut que je la trouve sexy, et dans cet état, ça ne marche pas. Elle le ressent et ça l’attriste. Elle, elle dit me désirer tout le temps. J’ai même cessé de me promener nu dans l’appartement, pour ne pas qu’elle me saute dessus.
Au début, c’était comme avant: génial. Puis, avec son corps qui grossissait, j’ai tout stoppé. Elle ne me fait pas envie. C’est crétin, mais j’ai peur de faire mal au bébé. Je lui ai expliqué mon malaise, mais je ne suis pas sûr qu’elle ait compris: elle m’a demandé si je la trompais. J’ai répondu non, et elle m’a demandé comment je réagirais si elle me trompait. J’ai dit que ça me semblait impossible. Elle a eu un sourire que je ne lui connaissais pas. Depuis, je me demande si elle n’est pas capable de me tromper, enceinte.
Oui, je la trompe régulièrement. Juste pour atténuer le manque. Avec des filles rencontrées au hasard des sorties ou sur Internet. L’affaire dure une heure, et je ne les revois jamais. Bien sûr, je me sens honteux. Je me dis que ce n’est pas bien, mais elle n’en saura jamais rien car je la préserverai.
Je n’ai pas peur du bébé, de mon rôle de père ni de l’accouchement. Je crains les problèmes matériels: je ne gagne pas bien ma vie, elle si. L’inégalité entre nous va devenir redoutable. Elle veut une nounou, une chambre pour le bébé... Moi, je n’en ai pas les moyens, je veux que notre fils aille à la crèche. Elle m’a aussi parlé de la bague que son amie a reçue en cadeau à la naissance de sa fille, moi, je ne pourrai jamais lui faire un cadeau somptueux. Je sens que tout ça va poser des problèmes...
Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’elle va devenir. Parfois, lorsque je l’écoute parler, j’entends une bourgeoise bien en chair. Ça m’effraie et je me dis qu’elle va devenir une mère à part entière. Puis on pique un fou rire, elle mime des contractions... Je la vois toujours aussi joyeuse, et ces moments-là me rassurent: elle restera ma femme.
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