Caroline Garcia : “Les gens ne se rendent pas compte mais 4è mondiale ou Top 10 au tennis, c'est ceux qui se battent pour le Ballon d’Or en foot”
Vous aviez des idoles ou pas du tout ?Quand j’avais 15, 16, 17 ans, il y avait des Federer et des Nadal, déjà ! Ce sont eux qui m’ont inspirée. Federer par rapport à son style de jeu, l’attaquant. Et son attitude. Et Nadal, c’est l’attitude sur le court aussi, son intensité, son engagement. C’est assez extraordinaire car on voit à quel point entre son premier Roland-Garros gagné en 2005 et aujourd’hui, il a réussi à évoluer dans son jeu. Il s’est renouvelé, techniquement il s’est amélioré, tactiquement il est plus agressif alors qu’il a toujours fait partie des meilleurs et qu’il a toujours gagné. Cette volonté de toujours chercher à faire progresser son jeu… Et quand on voit Djokovic enchaîner vendredi et dimanche cette année à Roland-Garros deux matchs de 4h à haute intensité, c’est quelque chose qui m’impressionne en tant que passionnée de tennis. J’étais éblouie par ce qu’il a réussi à faire, la ténacité dont il a fait preuve en finale (remportée le 13 juin contre Stefanos Tsitsipas après avoir été menée deux sets à zéro, ndlr). Dans le passé, on a dit qu’il s’énervait, qu’il n’avait pas une aussi belle attitude que Federer et Nadal, mais là franchement, il a été impressionnant.
C’est parce que vous admirez un joueur comme Rafael Nadal que vous vous entraînez régulièrement au sein de son Académie à Majorque depuis 18 mois ?On s’est rapprochés de l’Académie car je m’entrainais souvent assez seule. J’ai mon coach, mon père, mon sparring-partner… Donc je n’étais pas vraiment toute seule mais il n’y avait pas d’autres personnes qui s’entraînaient à côté de toi, qui créent cette émulation qui peut te faire progresser. Et c’est bien de temps en temps de changer d’environnement, de faire des stages à droite et à gauche, de prendre des conseils, des avis, même de manière indirecte. On connaissait très bien aussi Gabriel Urpi (son entraîneur depuis mai 2021, ndlr) qui venait d’arriver à l’Académie, il venait de l’équipe de France féminine de Fed cup… Tout cela fait que c’était le bon timing pour aller voir ailleurs. Ça s’est bien passé. Et dans une académie, tu as des enfants de 10-12 ans qui rêvent de devenir pro, d’autres d’apprendre à jouer au tennis, d’autres encore qui veulent juste aller à l’université… Peu importe le niveau, tout le monde s’entraîne dur, passe des heures sur les terrains. Ça fait du bien de voir cela, de voir cette passion du tennis qui prime. Car c’est pour cela que l’on a tous commencé ce sport, peu importe le rêve que l’on veut accomplir après. Ça m’a fait du bien d’aller là-bas.
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— Roman Balashevich Fri Feb 05 23:28:05 +0000 2021
Vous avez pu côtoyer Rafael Nadal et son équipe ?Bien sûr ! Ils sont vraiment très ouverts. Nadal vient très souvent, il passe, il joue, il va au resto, très tranquille. Je l’ai déjà côtoyé sur le circuit donc il savait plus ou moins qui j’étais. Son oncle Toni est là aussi, Carlos Moya son coach également. Ils sont très avenants, avec des valeurs familiales fortes, assez relax. C’est très agréable d’être là-bas.
Au-delà du tennis, j’ai l’impression que cela vous a changé en tant que personne cet exil, non ?Bien sûr, cela m’a fait évoluer. J’apprécie beaucoup les valeurs espagnoles, c’est assez naturel pour moi. Il y a eu le Covid aussi. Le confinement nous a tous forcés à vivre un peu sans avoir de but précis. J’ai appris la patience, la gestion de l’incertitude alors que le tennis est un sport très organisé avec tes tournois, tes déplacements. Tu apprends à relativiser les choses. Tout cela fait que j’ai grandi personnellement. Par rapport à ce que j’ai envie de faire, à ma passion du tennis, à comment je veux vivre et profiter aussi.