Être parents de jumeaux : qu’est-ce que ça change ?
Il n’y a jamais eu autant de naissances de jumeaux dans le monde. En France, en 2019, 1,6 % des accouchements ont été gémellaires. Si les jumeaux sont de plus en plus nombreux, ils continuent de nourrir les fantasmes. Le lien qui unit les deux bébés dès la grossesse fascine. Après la naissance, les parents essaient de maintenir ce lien spécial le plus possible.
Quand ils grandissent, certains parents font le choix de leur acheter les mêmes jouets et de les habiller avec les mêmes vêtements. D’autres insistent, au contraire, pour qu’ils ne soient pas dans la même classe. Comment faire pour savoir s’il s’agit du bon choix ? Faut-il cultiver leur ressemblance innée ou préserver leur individualité ?
Pour en parler, Frédérique Le Teurnier reçoit Fabrice Bak, docteur en psychologie et gémellologue. Il est également l’auteur du livre Jumeaux chez Solar Editions.
Une fusion gémellaire essentielle, mais qui ne doit pas perdurer trop longtemps
Les jumeaux ont la particularité de venir au monde avec un compagnon de vie immédiatement. Jusqu’à leurs deux ans, les deux bébés vont être dans une étape de fusion gémellaire qui leur est essentielle. Pour les parents, elle est naturelle, car elle leur permet de répondre à leurs besoins aux mêmes moments : changer la couche, donner le biberon, mettre au lit.
Cette période ne doit pas perdurer au-delà, sous peine de devenir problématique et de les empêcher de vivre l’un sans l’autre. En revanche, si cette fusion est négligée, la différenciation entre les deux jumeaux peut devenir trop grande et risque de les opposer.
De 3 à 6 ans, les jumeaux traversent la période de la complémentarité. Ils vont développer des caractéristiques qui leur sont propres. Elles vont leur permettre de construire leur individualité. Le risque est de voir apparaître des comparaisons entre les deux jumeaux de la part des parents ou des enseignants. Elles sont à éviter, car elles nuisent à la complicité entre les deux enfants.