Culottes menstruelles : "Il peut même m'arriver d'en porter sans avoir mes règles"
Notre journaliste a testé les culottes menstruelles, une alternative aux protections hygiéniques traditionnelles. Et pour elle, l’expérience a été un échec, c’est le moins qu’on puisse dire. Nous avons demandé à nos lectrices comment elles les avaient appréhendées, et donné la parole à des femmes pour qui ça a été une solution adaptée, voire une libération.
« J’apprécie le côté pratique, je mets une culotte comme les autres jours »
Anaïs, 35 ans, Paris
« J’apprécie le côté pratique, je mets une culotte comme les autres jours, pas d’effet de superposition, de couche supplémentaire, de risque que ça bouge, de bruit – le côté plastique de certaines serviettes peut être bruyant. Pas de déchet. Pas besoin de penser à emporter de protection. Pas de galère pour la changer, pour la jeter… Pas besoin d’aller aux toilettes avec ton sac à main ou d’emballer ta serviette usagée dans du PQ – pour pouvoir la jeter dans une poubelle en dehors de la cabine quand il n’y en a pas à l’intérieur.
En revanche, j’ai vraiment un flux important et je n’ai pas encore trouvé la serviette qui peut me tenir all day long sans avoir à y penser. Et il y a toujours la sensation d’humidité et le nettoyage : c’est une logistique de rinçage, trempage puis lavage. Enfin, il faut prendre en compte le coût : minimum 30 euros la culotte et pour être confort, il en faut une demi-douzaine minimum. »
« J’ai découvert une sensation de confort absolu, que je ne trouve presque pas dans mes culottes classiques »
Mathilde, 34 ans, Nantes
Cela fait 3 ans que je m’y suis mise, et j’en suis ravie. Cette solution a changé mon rapport aux règles. Suite aux révélations sur la composition des protections hygiéniques, je me suis interrogée sur ce que j’utilisais 8 jours par mois tous les mois depuis 18 ans (et que j’allais encore continuer d’utiliser pendant 20 ans…). Et c’est en prenant un peu de recul sur la question que j’ai réalisé l’impact écologique que ça avait. Deux de mes amies adeptes du zéro-déchet utilisaient déjà des culottes menstruelles par conviction écologique et m’ont conseillé cette solution. A l’époque, seule une marque américaine en vendait. Elle proposait déjà plusieurs modèles en fonction du flux. J’ai donc pu me faire un panel assez complet adapté à mon cycle.
Dès le 1er essayage, ça a été la révélation ! Je m’attendais à des culottes de grand-mère avec un rendu de couche pour adulte. J’ai donc été très agréablement surprise en voyant ces modèles en matière douce, au design moderne et très fine par rapport à ce que je m’imaginais. Ne portant que des serviettes hygiéniques auparavant, je n’ai pas été gênée par la sensation d’humidité comme certaines ont pu l’être. Mais j’ai surtout découvert ce que c’était de passer une journée complète sans avoir peur de la tache. Quelle détente !
Alors bien sûr, je ne dis pas qu’il n’y a pas eu un ou deux accidents. Mais la plupart du temps, c’était juste parce que le flux était trop abondant par rapport à la capacité de la culotte. En deux ou trois mois maximum, j’ai appris à cibler quelle modèle était adapté à quel jour du cycle, au rythme de change et depuis, plus aucun débordement !
En plus, ayant opté pour des modèles très « enveloppants », j’ai découvert une sensation de confort absolu, que je ne trouve presque pas dans mes culottes classiques. Elles restent bien en place, ne rentrent pas dans les fesses, ne se déplacent pas…
Quant à l’entretien, c’est un peu plus contraignant que les protections jetables, certes, mais dès que je lave une de mes culottes, je ressens une petite fierté, en me disant que je ne cède pas à la facilité du tout-jetable. Les générations précédentes ont dû le faire pendant des dizaines, des centaines, des milliers d’années. Il faut juste apprendre à re-vivre avec. A chaque fin de journée ou de nuit, je les lave à l’eau froide et au savon de Marseille. Et à la fin de mon cycle, je fais une machine ultra rapide, dédiées aux culottes.
Bref, vous l’aurez compris, à l’inverse de la journaliste qui a (dé)testé les culottes menstruelles, j’en suis une adepte ultra-convaincue. Il faut que chacune trouve la solution la plus adaptée à son cycle, son corps, son quotidien. Pour ma part, j’ai trouvé ma solution et j’y reste !
« Je suis hyper contente et libérée ! »
Charlotte, 34 ans, Poitiers
« Ça marche très bien et ça fait entre 6 et 8 mois que je les utilise. Je suis hyper contente et libérée ! Le seul hic, c’est la taille : je n’en ai pas encore trouvé une qui soit parfaite niveau taille et j’en ai marre de la couleur noire. Mais avec tout ce qui sort en ce moment je vais m’en acheter de nouvelles. Vu le prix, une par mois. Histoire d’être tranquille d’ici quelques mois et de ne pouvoir porter que ça. Trop hâte ! »
« J’en ai acheté pendant le confinement et je suis ravie »
Judith, 37 ans, Paris
« Les culottes menstruelles sont une révolution pour moi ! Enfin une alternative, j’en ai acheté pendant le confinement et je suis ravie. Partir au bureau ou en reportage (je suis photographe) sans me soucier d’avoir des protections avec moi, c’est une vraie liberté retrouvée. J’en ai parlé à ma mère qui m’a dit qu’elle portait ça quand elle était jeune. C’est drôle de se rendre compte que là aussi, on nous a créé des besoins.
Par contre, ma nièce de 20 ans a été dégoûtée quand je lui en ai parlé. Une autre nièce de 13 ans m’a demandé de lui en acheter une. Maintenant, je peux regarder mon horizon menstruel avec plus de sérénité, avec moins de serviettes et de tampons dans mes tiroirs et en attendant la prochaine étape : la ménopause ! »
« Honnêtement, la nuit, c’est incroyable »
Léna, 26 ans, Paris
« Personnellement j’ai acheté deux marques différentes : Repeat et Fempo. La première a été horrible : qualité désastreuse, désagréable, effet mouillé, transfert sur les vêtements… Fempo est bien, mais pour la nuit. Sinon en pantalon, on peut avoir l’impression d’avoir une couche. Mais honnêtement, la nuit, c’est incroyable. Actuellement, je cherche une culotte de jour plus fine mais je ne regrette pas du tout. »
« Les culottes menstruelles me servent au tout début et à la fin des règles »
Émilie, 32 ans, Pontault-Combault
« J’ai un flux très important. Je ne peux pas utiliser les culottes les deuxième et troisième jours où le flux est au max. Les culottes menstruelles me servent donc uniquement au tout début et à la fin des règles. Ça me permet d’économiser tampons et serviettes quand le flux est faible. Par contre, je suis déçue de l’effet au sec (que je ne trouve pas fou) et je trouve qu’il y a des odeurs. »
« Adapté aux journées tranquilles à la maison, mais ni au travail, ni pour la nuit »
Clara, 25 ans, Nancy
« L’horreur ! J’en avais une aujourd’hui au travail justement, je suis kiné. Blouse blanche + règles + culotte menstruelle : ça fait un très mauvais combo. La journée fut longue. Ce n’était pas la première fois que j’en portais mais d’habitude, je restais tranquille chez moi et j’étais convaincue. Mais dès qu’on fait quelque chose d’un peu physique et qu’on bouge pas mal, ça ne suit pas. Et c’est bien dommage. Donc je trouve ça adapté aux journées tranquilles à la maison mais ni au travail ni pour la nuit ! »
« Je vais pouvoir m’en coudre autant que je veux »
Clémence, 34 ans, Nantes
« Mais c’est la révolution ! J’adore mes culottes menstruelles, je regrette de pas avoir eu ça au collège pour éviter les serviettes qui font “scroutch-scroutch”. J’ai commencé par 3 Fempo, convaincue par le concept mais pas par la matière extérieure du modèle pris, j’en ai testé une de chez Jho, là tout me va. Mais du coup je n’en ai que quatre, je pense qu’il faut un stock plus conséquent pour que ce soit vraiment facile à porter. J’ai testé le Chouette Kit qui permet de se coudre sa culotte. Et là topissime, je suis convaincue du concept, de l’absorption, du patron et je vais pouvoir m’en coudre autant que je veux ! Ma culotte cousue main :
« Il peut m’arriver d’en porter sans avoir mes règles »
Marion, 29 ans, Alfortville
« Pour l’année 2020, je me suis lancée un défi zéro déchet pour tout ce qui est salle de bain. J’étais déjà passée à la cup qui ne permet pas d’éviter le choc toxique, au même titre que les tampons. Et ce n’était pas facile à gérer au travail donc j’étais à la recherche d’un moyen plus simple pour pouvoir gérer mes règles. J’ai donc essayé les culottes menstruelles.
Étant dans une démarche écolo, j’ai cherché au niveau local, c’est pour ça que j’ai choisi des Sisters Republic. Je les trouve jolies et c’était important pour moi de ne pas me retrouver avec des grosses culottes toutes tâchées et horribles. Si je n’ai pas fait ma lessive de la semaine, il peut même m’arriver d’en porter sans avoir mes règles. Ça fait partie de ma lingerie.
C’est devenu mon moyen principal de gérer mes règles. Quand j’arrive dans la période où elles vont arriver, je vais mettre la cup ou avoir une serviette hygiénique dans le sac, juste au cas où. La culotte est pour moi une solution hygiénique, écolo et financièrement avantageuse. J’en ai pris deux et la marque que j’ai choisie permet de sélectionner un modèle mais également le niveau d’absorption. Je n’ai jamais eu de soucis de débordement et au niveau de l’odeur, ça sent beaucoup moins qu’avec un tampon ou une serviette. »
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