Le retard de règles : les différentes causes possibles
Vous auriez dû avoir vos règles il y a quelques jours déjà, mais toujours rien. De multiples raisons peuvent expliquer un petit décalage, une diminution de leur fréquence, voire une disparition de plusieurs mois de vos menstruations. Et ce n’est pas toujours inquiétant ! Décryptage.
Retard de règles : vous êtes peut-être enceinte
Un retard de règles est un, sinon le, premier symptôme de grossesse. L'ovulation a eu lieu, l'ovule a été fécondé par un spermatozoïde, et l'embryon né de cette union s'est implanté dans la muqueuse utérine. Les hormones qu'il sécrète vont maintenir le corps jaune, résidu de l'ovulation, et ainsi empêcher l'élimination de l'endomètre, la muqueuse utérine.
Dès lors, si vous êtes enceinte, c’est tout à fait naturel que vos règles disparaissent. Les hormones secrétées durant les neufs mois de grossesse empêchent la muqueuse de l’utérus de dégénérer, comme c’est habituellement le cas quand il n’y a pas eu de fécondation. La grossesse est caractérisée par l'absence de règles et de cycle menstruel. Le retour de couches, et avec lui le retour des règles, survient en moyenne 6 à 8 semaines après l’accouchement, si vous n’allaitez pas.
À lire aussi
Absence de règles : quid de l'allaitement maternel ?
Lorsqu’on donne le sein, la prolactine, hormone secrété durant les tétées, bloque le fonctionnement normal du cycle menstruel et retarde l’apparition du retour de couches. Du coup, vos règles peuvent mettre 4 ou 5 mois (voire davantage pour celles qui pratiquent l’allaitement exclusif) avant de revenir après l’accouchement. On considère que l'allaitement maternel est contraceptif si est exclusif (non mixte, sans lait artificiel), que l'on allaite un bébé de moins de six mois et qu'il ne se passe pas plus de six heures entre deux tétées. Attention toutefois à l'utilisation de l'allaitement comme contraceptif seul : il n'est pas rare de faire un bébé "surprise" peu de temps après avoir accouché, du fait d'un retour de couches et d'une ovulation inopinée.
Règles absentes : la contraception hormonale progestative
Ne soyez pas étonnée de voir vos règles s’espacer, voire disparaître, si vous utilisez une contraception uniquement à base de progestérone (pilules microprogestatives, macroprogestatifs, stérilet ou implant). Leur effet contraceptif est en partie dû au fait qu’ils s’opposent à la prolifération de la muqueuse utérine. Celle-ci devient de moins en moins épaisse, puis s’atrophie. Par conséquent, les règles se font de plus en plus rares et peuvent ainsi disparaître. Pas d’inquiétude toutefois ! L’effet de la contraception hormonale est réversible. Quand vous décidez de l’arrêter, les cycles redémarrent plus ou moins spontanément, l’ovulation reprend son cours naturel et vos règles réapparaissent. Pour certaines, dès le cycle suivant.
À lire aussi
Absence de règles : la dysovulation, ou les ovaires polykystiques
Le syndrome des ovaires polykystiques est un dérèglement hormonal qui touche entre 5 et 10 % des femmes, et qui se caractérise par la présence de multiples follicules immatures sur les ovaires (appelés kystes par abus de langage) et un taux anormalement élevé d’hormones mâles (androgènes). Cela conduit à des perturbations de l’ovulation et à des règles irrégulières, voire absentes.
Absence de règle : être trop maigre peut jouer
L’arrêt des règles est fréquent chez les femmes souffrant d’anorexie ou de dénutrition. A l’inverse, une prise de poids excessive peut aussi conduire à un espacement des menstruations.
Objectif bébé : recevez nos articles par emailChaque semaine, recevez toutes les infos indispensables avant de vous lancer dans cette grande aventure !Absence de règles : beaucoup de sport en cause
Un entraînement sportif trop intensif peut perturber le fonctionnement normal du cycle et provoquer provisoirement un arrêt des règles. Certaines athlètes de haut niveau n'ont ainsi pas souvent leurs règles.
Le stress peut-il retarder les règles ? Et de combien de jours ?
Le stress peut interférer sur la sécrétion hormonale produite par notre cerveau - chef d’orchestre de notre cycle menstruel- et bloquer votre ovulation, retardant vos règles et les rendant irrégulières. De même, un changement important dans votre vie, comme un déménagement, un deuil, un choc émotionnel, un voyage, des problèmes conjugaux… peuvent également jouer des tours à votre cycle et troubler sa régularité.
Je n'ai plus mes règles : et si c'était le début de la ménopause ?
Cause naturelle de l’arrêt des menstruations, la ménopause apparaît vers 50-55 ans. Notre stock de follicules ovariens (cavités de l’ovaire dans lesquelles se développe un ovule) s’épuisant au fil des ans, à l’approche de la ménopause, les ovulations se font de plus en plus rares. Les règles deviennent moins régulières, puis disparaissent. Toutefois, chez 1 % des femmes, la ménopause est anormalement précoce, débutant avant l’âge de 40 ans.
Absence de règles : la prise de médicaments
Certains neuroleptiques ou traitements utilisés contre les vomissements (comme le Primpéran® ou le Vogalène®) peuvent agir sur la dopamine, une substance chimique de l’organisme qui régule le taux de prolactine (hormone responsable de la lactation). Sur le long terme, ces médicaments sont susceptibles d’entraîner une disparition des règles.
Absence de règles : une anomalie de l'utérus
Un geste médical endo-utérin (curetage, IVG…) peut parfois léser les parois de la cavité de l’utérus et provoquer une disparition brutale des règles.
A lire aussiAuteur : Isabelle Hallot Article mis à jour par Hélène Bour, Journaliste scientifique