Une polaire révolutionnaire fabriquée à partir de fibres de bois
Longtemps pointée du doigt, car source de microparticules extrêmement polluantes, la bonne veste polaire, chaude, légère et rapide à sécher, peut enfin retrouver sa place dans notre sac à dos. La solution ? Des fibres de cellulose fabriquées à partir de fibres d’eucalyptus et de hêtre durables certifiées 100 % biodégradables. L’aboutissement d’années de recherches pour l’Allemand VAUDE, spécialiste du vêtement de montagne, précurseur dans ce domaine.
Plus de 12 millions de tonnes de déchets plastiques échouent chaque année dans nos océans, selon les experts, principalement sous la forme de minuscules fragments, appelés microplastiques. Mesurant moins de 5 mm, ils sont souvent invisibles à l’œil nu, et proviennent de diverses sources, notamment pour plus d’un tiers des textiles synthétiques utilisés pour fabriquer des vêtements. Et la tendance ne semble pas prête de faiblir quand on sait que nous achetons en moyenne 60 % de vêtements en plus qu’il y a 15 ans… en les conservant moitié moins longtemps ! A ce rythme, d’ici 2050, il y aura plus de plastiques que de poissons dans les océans du monde, selon un rapport publié par la Fondation Ellen MacArthur.
Or, ce qui rend les microplastiques si problématiques, c’est que non seulement ils sont extrêmement durables et mettent des centaines d’années à se décomposer, mais ils flottent généralement quelque part entre la surface et le fond où les animaux marins les prennent pour de la nourriture. Par ailleurs, dans la chaîne alimentaire, ces résidus qui s’accumulent dans les animaux plus grands dont le développement est affecté, finissent aussi dans les aliments que nous mangeons, favorisant chez l’homme cancers et perturbations endocriniennes. Une pollution invisible mais terriblement dévastatrice à laquelle contribue l’industrie de l’outdoor, grande consommatrice de fibres synthétiques telles que le polyamide ou le polyester. Notamment pour la fabrication de la polaire, vêtement de base de l’outdoor, très apprécié pour sa douceur, sa chaleur et sa facilité d’entretien, devenu extrêmement populaires au cours des quarante dernières années.
La polaire, un cauchemar pour les scientifiques
Victime de leurs succès, les produits en polaire sont aussi rapidement entrés dans la ligne de mire des scientifiques, qui le désignent aujourd’hui comme le pire des contrevenants, selon l’étude de la Bren School of Environmental Science and Management de l’Université de Californie, Santa Barbara. De leur surface duveteuse, s’échappent en effet au fil des lavages une multitudes de fibres microplastiques qui ne sont que partiellement filtrées par les stations d’épuration des eaux usées.
Un problème qui ne laisse pas indifférent l’Allemand VAUDE, l’un des plus exigeants de l’industrie textile en matière d’environnement. Depuis sa création en 1974, l’équipementier accumule sans bruit les avancées en matière de recherches sur son impact environnemental. Pionnier d’un style de vie éco-responsable, la marque lance ainsi dès le milieu des années 90 les premiers essais pour recycler entièrement les vêtements techniques des sportifs outdoor, au sein du réseau Ecolog-Recycling. En 2001, elle est la première dans l’industrie outdoor à soutenir et utiliser le très rigoureux label « Bluesign ». Huit ans plus tard, en 2009, elle va plus loin encore et crée son propre label de qualité « Green Shape » certifiant non pas seulement la matière première textile, mais tous les éléments constituants d’une veste. En toute logique, en 2015, elle signe le Greenpeace Detox Commitment, s’engageant ainsi à éliminer d’ici fin 2020 toutes les substances polluantes de la totalité de sa chaîne d’approvisionnement et à fabriquer toutes ses collections sans avoir recours aux PFC.
Dès lors, en tant que fabricant de vêtements en polaire, VAUDE ne pouvait que se sentir responsable et rechercher activement des solutions visant à prévenir la prolifération de microplastiques dans l’environnement. Ce que la marque a fait en attaquant le problème à sa racine : à savoir les matériaux utilisés, explique Antja von Dewitz, directrice générale de la marque. « Soit ces matériaux ne devraient pas libérer de microfibres, soit celles qu’ils libèrent devraient être biodégradables », dit-elle. L’industriel allemand a donc participé activement de septembre 2017 à mars 2021 à un grand projet de recherches « TextileMission », financé par le ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche (budget de 1,7 million d’euros), en collaboration avec des partenaires du secteur des articles de sport, des universités, le WWF Allemagne et les fabricants de machines à laver Miele et Henkel. « Nous visons d’une part à optimiser la technologie des stations d’épuration avec des filtres, et d’autre part à développer des textiles générant des émissions de particules nettement plus faibles », expliquait à son lancement Hilke Patzwall, CSR Manager de VAUDE. Des recherches sont par ailleurs en cours autour des fibres biobasées et biodégradables comme alternative écologique. »
Une veste hyper fonctionnelle en fibres 100% biodégradables
En partenariat avec le producteur italien Pontetorto, VAUDE est ainsi devenu le premier équipementier outdoor à développer une matière polaire très douce dotée de TENCEL® sur sa face intérieure. Sa spécificité : les microparticules qui pénètrent dans le circuit global de l’eau sont entièrement biodégradables dans l’eau de mer. Composée à 100% de bois d’eucalyptus et de hêtre issus de plantations gérées durablement et certifiées FSC (Forest Stewardship Council), cette fibre offre au demeurant d’excellentes propriétés fonctionnelles. Présentée au public en novembre 2017, lors du salon professionnel du textile Performance Days organisé à Munich, cette innovation a remporté le prix Eco Performance Award, l’un des prix environnementaux les plus prestigieux.
Ce nouveau matériau a été utilisé pour la première fois dans la collection entièrement durable « Green Shape Core Collection », présentée en 2018. VAUDE s’est ainsi imposée comme la première marque de l’industrie outdoor à mettre au point une polaire respectueuse de l’environnement : la Miskanti Fleece Jacket. Une veste dont l’extérieur est fabriqué en polyester recyclé et l’intérieur en TENCEL®. D’un point de vue environnemental, cela présente plusieurs avantages. A savoir :
On pourrait réduire de 80% la quantité de microparticules
Résultat, une polaire en fibre naturelle entièrement biodégradable et parfaitement adaptée aux pratiques outdoor. Douce, respirante et chaude, elle évacue rapidement et efficacement l’humidité du corps, ce qui vous permet de rester au sec et neutralise les odeurs sans adjuvant de produits chimiques supplémentaires. La croissance des bactéries étant inhibée par le matériau lui-même. Depuis, la collection de VAUDE s’est largement diversifiée, avec l’arrivée de vestes telles que la polaire Croz II, la polaire Valua, ou encore un modèle pour enfant, la Kids Faunus. Et, plus récemment, la polaire Elope pour femme, contenant 62 % de polyester recyclé et 38 % de fibres en cellulose de bois.
Une révolution toujours en cours – le développement des polaires en fibres de bois continue avec une attention particulière portée sur les différents grammages –qui s’accompagne en parallèle de changements radicaux pour la marque. L’industriel allemand n’a pas hésité en effet à supprimer la quasi intégralité de ses polaires intermédiaires et épaisses de ses gammes de produits au profit de micro doudounes. Car, explique-t-elle « dans le cas des doudounes, les fibres libres sont emprisonnées dans les compartiments du textile, ce qui évite le détachement des microplastiques ». A ce jour, dans le secteur de l’outdoor, VAUDE est la seule marque à investir autant dans ce type de recherches, consciente qu’une approche globale pourrait permettre de réduire de 80 % la quantité de mircoparticules générées par l’industrie textile échouant dans nos océans. Reste à savoir si les autres marques vont suivre…
Pour découvrir toute les collections VAUDE en fibre de bois, visitez www.vaude.com
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