Allergie au lait bébé : comment la détecter et que faire pour aider bébé | PARENTS.fr
Votre bébé souffre d'une allergie au lait ? Pas de panique, il existe des solutions pour lui côté alimentation. On vous explique tout ce qu'il est possible de faire.
Vous ne pouvez pas ou ne souhaitez pas allaiter ou vous entamez le sevrage de bébé ? Des préparations infantiles répondront parfaitement aux besoins de bébé, et ce même s'il est allergique au lait !
Comment reconnaître et savoir s'il y a une allergie ou une intolérance au lait chez bébé ?
Si bébé ne présente aucun trouble de l'alimentation, des biberons de lait infantile premier âge (liquide ou en poudre) rempliront les besoins de votre nourrisson pendant les 4 à 6 premiers mois, avant de passer à un lait deuxième puis un lait de croissance. Si vous craignez une allergie alimentaire chez bébé, notez tout de même que ce n'est pas parce que vous, le co-parent, ou un frère ou une sœur présente une allergie alimentaire, que bébé en aura forcément hérité !
Toutefois, si votre petit est considéré « à risque », les préparations industrielles classiques sont à éviter. Le pédiatre prescrira un lait hypoallergénique (HA) pendant au moins 6 mois. Disponible en pharmacie, ce lait contient des protéines de lait de vache fragmentées, censées minimiser le risque allergique.
À lire aussiParfois, un lait spécial, habituellement réservé au traitement des allergies avérées, pourra être recommandé lorsqu’il existe des antécédents familiaux d’allergie aux protéines de lait de vache.
Ces conseils sont également à suivre dans le cadre d’un allaitement mixte (lait maternel et infantile). Sachez que bébé pourra plus ou moins apprécier certains laits. Quel que soit votre choix, leur composition est élaborée pour se rapprocher toujours plus du lait maternel.
Lait maternel : mon nourrisson peut-il être allergique alors qu'il est allaité ?
Que votre bébé soit allergique ou non, l’introduction d’aliments autres que le lait est déconseillée avant l’âge de 4 mois révolus. Comme le rappelle régulièrement l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le lait maternel est le meilleur aliment pour votre bébé à sa naissance. « Il contient des protéines particulières appelées anticorps, qui interviennent dans la prévention des allergies », explique Magali Nadjarian, diététicienne. A priori, les seules protéines de lait auxquelles bébé ne peut pas être allergique sont celles provenant de sa propre espèce !
À lire aussiSachez qu’il existe malgré tout un risque, rare, de passage des protéines, ingérées par la maman, dans le lait maternel et entraînant une sensibilisation du bébé. Il faudra alors que la maman cesse de consommer des produits laitiers et prenne des compléments de calcium.
Intolérance ou allergie aux protéines de lait de vache : quels sont les symptômes ?
L'allergie aux protéines de lait de vache peut s'exprimer par des signes généraux dès l'introduction des premiers biberons. 2 à 3% des bébés seraient touchés par l'allergie aux protéines de lait de vache (APLV). Les symptômes les plus fréquents sont :
Ces symptômes apparaissent généralement en quelques minutes ou jusqu’à 3 heures après l’ingestion du biberon au lait de vache.
À lire aussiDes études ont également démontré que certains vomissements, coliques, douleurs abdominales, reflux gastro-oesophagiens (rgo) seraient liés à L’APLV (allergie aux protéines de lait de vache). Plus rarement, des signes neurologiques, assimilables à des malaises peuvent se produire. Bébé peut aussi se montrer irritable et souffrir de troubles du sommeil.
Toutes ces manifestations sont des réactions immunitaires anormales de l’organisme du bébé lorsqu’il est exposé aux protéines, inoffensives, contenues dans le lait de vache. Il faut alors consulter un ou une médecin.
APLV : le diagnostic est-il difficile à poser ?
Le diagnostic est rapidement posé lorsque l’allergie au lait de vache se manifeste par des réactions aiguës traduisant une hypersensibilité immédiate. Mais il est aussi fréquent que bébé ne présente que des manifestations retardées, sans signe spécifique.
En cas de doute, votre médecin prescrira une série de tests et d'examens complémentaires destinés à vérifier s’il s’agit bien d’une allergie et à identifier la substance responsable. Pour confirmer son diagnostic, votre médecin peut demander à mettre en place un régime d’éviction : bébé est dans ce cas nourri avec un lait spécial où les protéines ont été scindées en très petites unités. Ces laits dits à « hydrolyse poussée » ne doivent pas être confondus avec les laits hypoallergéniques.
À lire aussiSi les symptômes disparaissent avec ce traitement, pas de doute : la nature de l’allergie au lait de vache est confirmée. Dans ce cas, le régime d'éviction est le plus souvent le seul traitement qui peut être mis en place. Il repose en première intention sur l’utilisation d’hydrolysat de protéines de lait. Mais ces formules sont très amères et parfois mal supportées par les bébés. Face à un échec, on recourt alors à des préparations à base d’acides aminés d’autres protéines solubles (soja, caséine) ou de synthèse. Attention, le régime d’éviction met du temps à se mettre en place, le changement de formule ne fait pas disparaître immédiatement les symptômes.
Dans la plupart des cas, l'allergie au lait de vache est transitoire et on peut donc - sur conseil de son ou sa pédiatre - tenter de réintroduire ces protéines à un moment dans l'alimentation de notre enfant.
Peut-on faire des tests allergiques chez un bébé ?
Le test de provocationlabiale consiste à déposer une goutte de lait sur un côté de la lèvre inférieure. Après quelques heures, le médecin recherche la présence d’inflammations là où la goutte a été déposée. Lors du test de provocation orale on fait ingérer des doses croissantes de lait.
Un autre examen, le prick-test, est, lui, réalisé à l’aide d’une aiguille courte. Un peu de lait est déposé sous la peau. Si votre petit est allergique, une inflammation apparaîtra au niveau de l’injection.
Le patch-test quant à lui est utilisé dans les services hospitaliers spécialisés. Le lait est mis en contact avec la peau et maintenu fixé par un produit adhésif pendant 48 heures. Le patch est positif lorsque la peau est rouge et légèrement inflammatoire au niveau de l’application en comparaison avec un patch témoin.
À lire aussiPlus classique, une prise de sang peut être prescrite pour rechercher la présence d’anticorps dirigés contre les protéines de lait.
Quel régime mettre en place si bébé est allergique ?
Le traitement repose sur une alimentation exclusive à base de lait de vache dont les protéines ont été finement fractionnées (hydrolysats de protéines) et cessent ainsi d’être rejetées par l’organisme. Attention, d’autres précautions sont aussi à prendre :
En dernier recours, si malgré toutes ces précautions, votre enfant présente encore des symptômes allergiques, il sera alimenté avec des solutions à base d’acides aminés. Leur coût étant très élevé, ce traitement est réservé aux cas les plus difficiles à traiter.
Point de vocabulaire : intolérance au lactose ou allergie ?
L’intolérance au lactose (sucre contenu dans le lait) est due à une sécrétion insuffisante de lactase (enzyme qui digère le lactose) par l’intestin. Il n’existe malheureusement pas de moyen de prévention pour ce trouble fréquemment constaté chez les enfants d'origine méditerranéenne, africaine ou asiatique.
À lire aussiLes symptômes ressemblent à l’allergie mais sont limités aux voies gastro-intestinales : diarrhée aigrelette et irritante pour le siège, vomissements, ballonnements, crampes d’estomac, gaz. Ils dépendent généralement de la quantité ingérée.N’hésitez pas à consulter votre pédiatre. Il ou elle pourra prescrire des examens complémentaires s’il ou elle suspecte une intolérance ou une allergie au lait de vache.
Comment soigner l'intolérance au lactose chez bébé ?
Si l’insuffisance de lactase est héréditaire, les symptômes peuvent apparaître dès la naissance. Une infection de l’intestin peut aussi être à l’origine de l’insuffisance de lactase. Dans ce cas l’intolérance disparaît avec la guérison. Le lait sera réintroduit progressivement. En revanche, si l’intolérance au lactose est confirmée, le médecin prescrira un régime alimentaire sans lactose et des suppléments de lactase. Pensez également à la signaler à votre pharmacien car certains médicaments contiennent du lactose.
Et si bébé était allergique à autre chose ?
Les nourrissons qui souffrent d’une APLV ont un risque2 à 3 fois plus élevé de développer une autre forme d’allergie en grandissant : allergie alimentaire, asthme, eczéma... L’allergie à l’œuf est également répandue chez les nourrissons. Elle se traduit par des symptômes similaires à ceux de L’APLV à laquelle elle est parfois associée.
Certaines études montrent que réduire les éléments allergènes au cours de la grossesse réduit le risque allergique par la suite chez bébé. Parmi ces éléments, on recense la consommation de cacahuètes par exemple, mais aussi l'usage de l'amande douce dans les cosmétiques.