Lait pour bébé contaminé : la grande distribution éclaboussée
« Lactalis a failli »
Thierry Cotillard, président de la coopérative Intermarché, joint mercredi soir, est furieux. Après l’accumulation des bévues dans les rappels des laits infantiles Lactalis, il décide de stopper la vente d’une des marques incriminées du fabricant, Milumel. Une enquête interne a été ouverte.
A partir du moment où le fabricant ne peut assurer la bonne qualité de ses produits, nous ne pouvons le commercialiser. Nous ne jouons pas avec la santé de nos clients et de leurs enfants. Notre décision est définitive et constitue une première dans notre profession. On crée une jurisprudence face à un cas d’école inacceptable.
Lactalis a failli. Nous gérons en moyenne 300 campagnes de rappels de produits par an, nous disposons de procédures robustes pour y faire face. Or Lactalis s’y est pris à trois fois entre le 2 et 21 décembre pour retirer tous ses produits. On en veut à Lactalis d’avoir minimisé la situation, on aurait pu tout retirer d’un coup. Un incident sanitaire peut arriver, mais il est insupportable de devoir subir l’amateurisme d’une marque. En plus, le fabricant mégotte pour rembourser les produits que les consommateurs rapportent en multipliant les procédures...
> Des contrôles peu efficaces chez Lactalis
Pourquoi décidez-vous d’arrêter la commercialisation des laits Milumel ?
Bien au contraire, nous avons réagi dès le premier appel, mercredi, de l’une de nos consommatrices. Au total, nous comptons deux cas, l’un à Marles-les-Mines (Pas-de-Calais), l’autre à Beauvais Nord (Oise). Dès ces deux signalements connus, nous avons pris cette mesure radicale et relancé pour vérifications un rappel auprès de nos 1 800 points de vente.