Assassinat du Dr Bilger près de Montpellier : le procès s'arrête et est reporté en juin à cause du Covid
Au quatrième et avant dernier jour du procès de Patrick Goussé, les parties civiles vont s'exprimer ce jeudi 27 janvier. Les cinq enfants de la victime, le Dr Pascal Bilger, mais aussi son ex-femme qui partageait aussi la vie de l'accusé au moment du drame. Le mis en cause a toujours dit avoir voulu "sauver" sa compagne d'un soi-disant harcèlement du défunt.
15 h - Procès renvoyé en juin.
La cour annonce son impossibilité à siéger et renvoi le procès du 13 au 17 juin 2022.
14 h 30 - "Une assesseure est positive"
Coup de tonnerre à la cour d'assises de l'Hérault. Alors que les débats étaient quasiment terminés et que les premières plaidoiries allaient commencer, le procès est arrêté et renvoyé au bout de quatre jours de débats. La raison ? "Une des assesseures a été dépistée positive au Covid, l'audience ne peut pas se poursuivre, nous allons procéder au renvoi de ce dossier" indique la présidente Chamayou. La famille de Pascal Bilger est abasourdie et consternée.
12 h -"Je n'ai pas guidé la main de M.Goussé"
Élisabeth, l'ex épouse et mère des cinq enfants du défunt Pascal Bilger répond aux questions de son avocate Me Sophie Rivenq.
"Avez-vous guidé la main de Patrick Goussé qui a assassiné Pascal Bilger comme il le dit ?"
"Non".
"Avez-vous alimenté une rivalité entre les deux hommes ?".
"Non. La seule chose que je peux dire c'est que j'ai raconté ma vie de femme mariée".
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Me D'Alimonte, avocat de l'accusé, pose les dernières questions.
"Vous êtes médecin, de ce que l'on a vu, vous êtes une femme sensible, on se pose la question, comment peut-on vivre autant d'années ensemble, tous ces signes vous ne les avez pas vus chez Patrick Goussé ?"
"Je les ai vus, mais pour autant j'avais des sentiments, ça ne s'explique pas, je ne l'ai pas vu sombrer".
10 h 45 - "Ma fille portait un peignoir, c'était Bilgérien"
L'ex femme de Pascal Bilger évoque sa rencontre avec Patrick Goussé alors que son couple est séparé, après une période où, sous l'impulsion du défunt, chacun pouvait aller sur des sites de rencontre.
"Pascal avait des aventures de son côté, moi aussi, mais ça ne me correspondait pas. J'ai décidé de me séparer et il y a la rencontre avec Patrick Goussé, il y a eu une écoute particulière, c'est une personne qui m'a mise en confiance. Après, je lui ai proposé de venir s'installer à Montpellier. je suis alors diplômée, divorcée en 2014, la garde alternée était posée, il venait dans la maison...".
Les problèmes surviennent ensuite. Elle a prêté 40 000 € à son nouveau compagnon qui ne travaille pas, "il avait été licencié, c'était un gros souci". Et Patrick Goussé et son éducation autoritaire se mêle de tout et devient humiliant. Il saisit un des enfants à la gorge. Un exemple parmi d'autres ?
"Une de mes filles portait un peignoir, elle s'est fait incendier car ça faisait Bilgérien". Les enfants commencent à quitter la maison. Elle lui demande de ne plus être présent quand ils sont là. Et puis il y a cette fixation sur Pascal Bilger. Obsessionnelle. "Oui il avait cette fixation, le mot Bilgérien c'était une invention de Patrick Goussé".
Élisabeth reste pourtant accrochée : "Aujourd'hui ça m'écorche la bouche de le dire, mais je ne peux pas renier que j'ai eu des sentiments pour Patrick Goussé jusqu'à la fin. Et oui, ça me fait mal de le dire, aujourd'hui je le ressens comme ça, il y avait une forme d'emprise, quand on est dedans on ne sait pas".
"Depuis que vous êtes à la barre, vous ne l'avez pas regardé ?" remarque la cour d'assises.
"Non... Je ne peux pas... C'est un être maléfique, depuis le début de la semaine il me terrorise, je ne veux plus avoir de lien avec lui, sa présence m'est insupportable".
9 h 30 - "Il revenait de vouloir tuer Pascal"
Très émue, Elisabeth, l'ex épouse du défunt Pascal Bilger, compagne de l'accusé Patrick Goussé au moment du drame, est appelée à la barre. Elle est dévastée.
"Comment ai-je pu faire entrer Patrick Goussé dans ma vie et dans la vie de mes enfants ? Comment ? Comment ? Cette question m'obsède depuis presque quatre ans et va encore m'obséder jusqu'à la fin de mes jours. Je regrette de ne pas avoir su protéger mes enfants, je veux ici, devant vous, leur demander pardon. Ils ont perdu leur père aimant, présent, plein d'affection, ils ont vécu avec cette personne (Patrick Goussé NDLR) psychorigide, clivante qui a voulu instaurer une discipline de fer" analyse-t-elle.
Elle se remémore un épisode avant le drame, celui du 18 janvier 2018, trois mois avant l'assassinat du docteur Bilger, égorgé dans son sommeil. "Le 18 janvier, Patrick quitte la maison pour un rendez-vous professionnel, il ne rentre pas de la nuit, je suis inquiète, je pense qu'il est en train de suicider... On ne savait pas qu'il revenait de vouloir tuer Pascal". La victime n'était pas chez elle, le tueur a ajourné son plan cette nuit-là.